Des habitant·es d’Ault passent commande d’une œuvre pour donner une nouvelle identité au phare et accompagner son ouverture au public.
Le phare d’Ault ou phare d’Onival, construit sur la falaise d’Onival sur la commune d’Ault dans la baie de Somme, a été mis en service en 1951. Il se situe sur le terrain militaire du sémaphore. Auparavant desservi par des chemins pédestres, le phare était visitable par les habitant·es et les touristes du site, grâce à la coopération du gardien qui résidait sur le site avec sa famille.
Depuis son automatisation en 2011 et le bouclage du site côté nord pour raisons militaires, le phare a perdu son lien direct avec le bourg. La maison du gardien se délabre peu à peu, les chemins d’accès sont désormais privatisés, le phare que les habitant·es ont jadis connu n’est plus jamais ouvert au public. Un petit groupe d’habitant·es a souhaité commander une œuvre pour permettre de resituer le phare dans la ville, en espérant que l’association locale ou la mairie se saisisse de ce premier pas pour permettre la réouverture du site au public.
L’œuvre Une parade nuptiale a été conçue en réponse par l’artiste Grégory Buchert, en collaboration avec Lukas Truniger pour l’assistance technique. Il imagine une création destinée à ramener le phare au centre de la ville : à la nuit tombée, le clignotement du phare deviendra le signal de référence pour une cinquantaine de petits éclairages disséminés dans la ville. Des points lumineux s’allumeront au même rythme que le phare pour une durée d’environ 36min par jour : « Offrir l’illusion d’un phénomène électrique presque enchanteur, imaginer une constellation qui relierait les divers quartiers aultois en enjambant les obstacles du relief, apporter la lumière du phare où elle ne brille pas […] ». A la réouverture du phare, l’artiste imagine la production de quelque chamoisines, prêtées aux visiteur·euses à leur entrée dans le phare, les invitant à réitérer le geste du gardien du phare qui montait et descendait les escaliers en faisant « courir le chiffon d’un bout à l’autre de la main courante ».