Dans un ancien moulinage où l’activité textile industrielle a laissé la place à un tiers-lieu novateur, des citoyens souhaitent réfléchir aux nouveaux usages que pourraient avoir les impressionnantes terrasses agricoles qui le dominent.
Situé dans les Hautes Cévennes ardéchoises, le village de Chirols (200 habitants) est connu pour son moulinage (ancienne usine de transformation de la soie) considéré comme l’un des plus imposants de France. 17 niveaux de terrasses en pierre sèche (les “faïsses” en patois local), laissées à l’abandon font l’objet d’un chantier communal en 2014 pour faire reconnaître ces terrasses comme patrimoine et bien commun. La dynamique s’enrichit en 2019 avec le rachat du moulinage par un collectif de citoyens œuvrant à réhabiliter l’ancienne usine pour y installer de l’habitat partagé, des activités artisanales et artistiques. Parmi eux une association de paysagistes, Atelier Bivouac, se passionne pour le précieux héritage et le potentiel futur que représente ce paysage de terrasses.
Un groupe se fédère dans l’envie de faire se poser un regard d’artiste sur ce paysage monumental et fragile à la fois des faïsses, dont l’organisation et le maintien dépendent de petits gestes jardiniers quotidiens à retrouver pour réapprendre à dialoguer avec l’érosion et le vivant. Le groupe souhaite que la réappropriation des terrasses de Chirols revendique la dimension universelle et systémique d’habiter la pente en puisant dans les différentes cultures du monde. C’est pourquoi, dans les propositions artistiques que le médiateur leur a faite, les commanditaires ont choisi d’inviter l’artiste franco-afghan Feda Wardak.