Les commanditaires de l’Hôpital des 15-20

  • CommanditairesDes membres du personnel et des résident·es de l'Hôpital.
  • Artiste·s/Créateur·icesMyriam Lefkowitz
  • Structure médiatrice3CA
  • Médiateur·iceMari Linnman, Marie Chênel
  • Contexte·sSanté
  • Dates2022-En cours
  • LieuHôpital des 15-20 (Hôpital national de la vision)
  • Adresse28 rue de Charenton, 75012 Paris
  • RégionÎle-de-France
  • Partenairesla Société des Nouveaux commanditaires et l'Hôpital 15-20

Des membres du personnel et des résident·es de l’Hôpital 15-20 passent commande d’une œuvre qui fasse sens pour des personnes non ou mal voyantes, pour le personnel et pour les riverains.

Les 15/20 est un Hôpital national de la vision, dont l’histoire a commencé par la maison des aveugles fondé par Louis lX, situé près de la place du Palais Royal et déplacée sous Louis XVl sur son site actuel, à l’ancien emplacement de la compagnie des mousquetaires noirs, supprimé en 1775. L’hôpital est un mini CHU avec la mono-spécialité des maladies oculaires. Environs 200 personnes mal-voyant y vivent en permanence.

Des membres du personnel et des résidents forment un groupe de commanditaires. Convaincus que l’art est un puissant levier d’expression et moteur d’inclusion, ils considèrent qu’aucun citoyen ne devrait en être éloigné, notamment en raison de son handicap. L’hôpital des 15-20 est actuellement dans une phase de grands chantiers qui entraîne un sentiment d’incertitude et d’angoisse auprès des professionnels et résidents qui doivent ajuster leur manière de vivre et de travailler et subir les désagréments. Le groupe de commanditaires a ainsi exprimé le souhait d’améliorer les espaces extérieurs du site hospitalier, notamment pour offrir aux professionnels et aux résidents un environnement propice à la détente, au-delà des routines de travail.

« La journée a commencé avec la rencontre de Céline (une personne non voyante qui vit dans la résidence de l'hôpital) et Onco (chien guide). On part marcher dans le quartier. Onco se repère au millimètre près. Je n'avais jamais vu ça. Je n'avais jamais marché avec un chien guide. Normalement dans cette affaire, c'est moi la guide. Là on marche à trois et je ne sais pas bien qui guide qui. Je garde mes mains posées sur le bras droit de Céline, puis sur sa main, puis à l'arrière de sa tête. Je me dis que je vais tenter de ne pas quitter ce contact-là. » Myriam Lefkowitz
« Céline elle tient la laisse d'Onco à sa gauche. Elle est occupée à lire, décrypter tout ce qu'Onco dit par son rythme, ses changements de directions, sa force de traction. Notre échange est ponctué par leur dialogue. On marche à trois. J'imagine que Céline et Onco me guide, moi fermant les yeux, dans les couloirs de la résidence. Il y a quelque chose d'une intrigue là- pour moi en tous les cas. D'une rencontre improbable qui génère des perspectives nouvelles sur des questions qui me sont familières. Je prends note de ce désir de "rester là". » Myriam Lefkowitz
« Travailler à partir des gestes de soutiens, entre les mains, les canes, le chien, le mobilier : chorégraphier une situation ou ces gestes circulent entre nous (commanditaires, personnel de l'hôpital, performeuses, collègues) et par la circulation de ces gestes, se demander comment les positions/statuts/rôles de chacun·es pourraient être mis en mouvement ? » Myriam Lefkowitz
« Faire circuler ces gestes, composer une chorégraphie spécifique pour chaque espace de l'hôpital, en réponse à l'espace. Entre les espaces en travaux, les salles d'attentes, les salles d'accueil, les salles de consultation, le bloc opératoire, les sas, le sous-sol… » Myriam Lefkowitz
« Je commence à prendre des photos des endroits où j’imagine comment ces gestes de soutien pourraient s’infiltrer dans l’espace existant. Qu’est-ce que ça ferait à l’espace ? » Myriam Lefkowitz
« Chacune de ces photos serait audio décrite et cette audio description serait traduite en braille donc il y aurait toujours côte à côte : la photo pour les voyant·es et la photo pour les mal et non voyant·es - que chaque perspective reste incomplète. » Myriam Lefkowitz
« Je me demande comment cette série de photos pourraient circuler dans l’hôpital et cohabiter avec le personnel soignant, administratif, etc. Pour que les images puissent passer d’un espace à un autre selon les désirs fluctuants des personnes qui vont vivre avec elles. » Myriam Lefkowitz